De Gaulle, En avant, La Communion… Les films à voir ou à éviter cette semaine


À voir

De Gaulle, un drame historique de Gabriel Le Bomin, 1h48

Charles de Gaulle de mai à juin 1940, au moment où il va entrer dans l’Histoire. Suivant l’exemple britannique du Discours d’un roi, le film raconte les débuts obscurs d’une épopée nationale en s’introduisant dans l’intimité familiale du Général, et dans la solitude de sa conscience. Il faut en passer par quelques conventions, mais c’est du bon romanesque historique, à la fois solidement documenté et vivant, humain, mouvementé. Avec une interprétation convaincante de Lambert Wilson, malgré le maquillage forcément pesant, et d’Isabelle Carré.

La danse du serpent, un drame de Sofia Quiros Ubeda, 1h22

Selva, 13 ans, n’est pas une enfant comme les autres. Orpheline, elle vit dans un petit village du Costa Rica avec son grand-père tandis que sa vieille amie Elena ne cesse de convoquer les esprits. La mort, qui lui est déjà familière, surgit de nouveau dans son quotidien. Le trio fonctionne avec un naturel qui frise la vérité. Au lieu d’éloigner les comédiens, la différence de génération et de culture les rapproche. Sofia Quiros Ubeda distille du surnaturel sous les ombrages obscurs des forêts luxuriantes et sur les plages de la mer des Caraïbes. On attend le deuxième film de la jeune réalisatrice argentine avec impatience.

Oskar et Lily, une comédie dramatique de Arash T. Riahi, 1h42

Oskar et Lily, deux enfants tchétchènes, vivent à Vienne depuis six ans, mais vont être expulsés par des policiers. Leur demande d’asile a été refusée. Désespérée, leur mère fait une tentative de suicide et est internée. Le frère et la sœur sont placés dans des familles d’accueil différentes et n’ont de cesse de se retrouver. Avec sensibilité, Arash T. Riahi relate leur parcours chaotique et réussit à émouvoir avec ces thèmes difficiles. Sans manichéisme, ni pathos.

En avant, un film fantastique de Dan Scanlon, 1h40

Deux frères elfes se lancent à corps et cœur perdus dans une quête extraordinaire dont l’objectif est double: tenter de faire revivre pour vingt-quatre heures un père qu’ils n’ont pour ainsi dire pas connu, tout en cherchant les restes de la magie d’antan dans leur monde anesthésié par le progrès. Touchante fable sur la fratrie et sur le deuil d’un être cher,En Avant est un conte de fées moderne parfaitement réussi, malgré une petite frustration finale intentionnelle, qui fera réfléchir le spectateur bien après sa sortie de la salle.

La Communion, un drame de Jan Komosa, 1h58

Daniel veut devenir prêtre. Son casier judiciaire l’en empêche. Pourquoi ne pas dire qu’il s’appelle père Tomasz, qu’il arrive de Varsovie et qu’il est là pour remplacer le curé local parti pour régler son addiction à l’alcool? Il enfile un col blanc d’ecclésiastique et le tour est joué. L’habit fait vraiment le moine. Jan Kosama montre cette nourriture abstraite qu’est la foi. Il brosse le portrait d’un homme enfermé dans ses songes. La Communion est d’une singularité brûlante. Sacré film, si on ne peut pas parler tout à fait de film sacré.

On peut voir

On peut voir

Woman, un documentaire d’Anastasia Mikova et Yann-Arthus Bertrand, 1 h 48

Des visages, des paroles, brefs témoignages de femmes du monde entier, classés par thèmes: l’éducation, le travail, le sexe, le couple, l’argent, la maternité, la violence… Certes il y a des poncifs, et les liaisons sirupeuses entre les divers chapitres gâtent le film. Mais on est happé par certains visages, par la profondeur et l’authenticité d’un regard, d’un sourire, d’un mot… Alors on n’est plus dans l’idéologie, quelle qu’elle soit, mais face au mystère de l’être, d’une présence vivante. Et cela vaut le voyage.

Monos, un drame d’Alejandro Landes, 1h43

Dans les montagnes colombiennes, une bande d’adolescents armés jusqu’aux dents garde une otage américaine. Avant de devoir fuir dans la jungle et de voir la cohésion de leur groupe se déliter. Le second film d’Alejandro Landes, après Porfirio, tire vers l’abstraction, même si on ne peut s’empêcher de penser à la guérilla des Farc. Il assume ses influences (Aguirre, Apocalypse Now, Sa majesté des mouches), mais se repose un peu trop sur la mise en scène au détriment d’un scénario vraiment consistant. Il n’est ni le premier ni le dernier à se perdre dans la jungle.

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