Matthieu Kassovitz, Aïssa Maïga, Sonia Rolland… Ils dénoncent un manque de couleur à l’écran


La polémique traverse l’Atlantique. On se souvient des #OscarSoWhite qui critiquaient le manque d’acteurs de couleurs à la remise des prix du Dolby Theater. Il en va de même aux César. C’est en tout cas l’avis d’une trentaine de personnalités du septième art. Parmi eux, Mathieu Kassovitz, Olivier Assayas, Aïssa Maïga, Sonia Rolland, Stormy Bugsy…

Ils signent une tribune publiée sur le site du Parisien dénonçant une cérémonie trop blanche. Et réclament notamment une meilleure intégration des artistes issus des Outre-mer et de l’immigration africaine et asiatique dans le cinéma français. Selon Ériq Ebouaney, auteur du texte, ces acteurs de couleur seraient maintenus dans des rôles secondaires et stéréotypés, comme l’incontournable «film sur les cités».

«Cette invisibilité des acteurs, réalisateurs et producteurs issus de cette frange de la population accentue le malaise et le sentiment d’exclusion déjà vécu dans la vie réelle», précise l’acteur d’origine camerounaise aperçu dans Femme Fatale, Thirst: Ceci est mon sang et Le Flic de Belleville.

Un «communautarisme à l’américaine»

Il explique, en publiant ce texte, avoir voulu «pointer les paradoxes d’un pays qui nomme Spike Lee président du jury du prochain Festival de Cannes et qui en même temps maintient ses acteurs de couleur dans des rôles insignifiants qui ne justifieront jamais une quelconque nomination aux César.» Et précise avoir écrit cette tribune pour compléter celle publiée par ses confrères dans Le Monde début février demandant une réforme de l’Académie. «J’aurais aimé qu’elle réclame aussi une meilleure inclusion des professionnels du cinéma issus des DOM TOM et de l’immigration africaine et asiatique», dit-il.

Et le comédien de citer les succès box-office des films Les Misérables de Ladj Ly et Il a déjà tes yeux de Lucien Jean-Baptiste ou les records d’audience sur Netflix du film de Kery James Banlieusards comme preuve «des attentes d’un public bien plus en avance sur cette question (…) que les institutions du cinéma français

«L’adoption de mesures d’inclusion est urgente si on ne veut pas laisser à ces professionnels du cinéma français qu’une seule option: l’engagement dans la voie du communautarisme à l’américaine pour s’exprimer et s’épanouir dans leurs métiers. Il est temps d’ouvrir les portes et les fenêtres du cinéma français. Car le talent, comme l’émotion, n’a pas de couleur», conclut-il.

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