Cage the Elephant, le rock libre comme l’air


Après avoir sillonné les routes américaines, le groupe du Kentucky, signé sur le label RCA Records rembarque pour une tournée européenne qui prend fin en mars. Ces derniers passent d’abord par le Royaume-Uni avant d’accoster boulevard des Capucines à Paris. En effet ce lundi, c’est leur nom qui apparaîtra en lettres capitales sur le fronton illuminé de l’Olympia.

Les membres de Cage the Elephant, composé des frères Matt et Brad Shultz, présentent leur dernier album Social Cues, sorti en avril 2019, récompensé par le prix du meilleur album rock aux Grammy Awards 2020. Un disque que certains qualifient comme étant leur meilleur, et qui signe leur grand retour trois ans après Unpeeled (2017), compilation de live.

Entre mythes et légendes

Il est vrai que Social Cues captive d’emblée l’auditeur. Sur Broken Boy, un premier titre serti de guitares électriques saturées, on se perd aisément dans la voix de Matt Schultz, enfant terrible aux cheveux hirsutes, reconnaissable à la chaîne épaisse en argent qu’il porte autour du cou. Dans le même registre que les deux morceaux précédents, Black Madonna ou Skin and Bones, sonnent également comme de petites pépites hybrides vacillant entre rock acéré et pop. Mais ce qui fait la richesse de ce dernier album reste la multitude des genres musicaux qu’il traverse. Social Cues est tout du long, agrémenté de fulgurances, tel Night Running, écrit en collaboration avec le chanteur Beck – icône de la Lo-Fi – où pointent des inflexions dub et reggae.

Comme lorsque l’on ouvre un conte des frères Grimm, l’album de Cage the Elephant est également peuplé d’histoires qui assoient un peu plus leur mythe. Telle est la règle pour rester gravé dans l’histoire de la musique (si ce n’est hélas de mourir à 27 ans). Ready to Let Go, qui surgit à la moitié du disque, aurait par exemple été écrite en souvenir d’un voyage à Pompéi, durant lequel le leader Matt Shultz et sa femme prirent la triste décision de divorcer. Pour le titre Goodbye, qui marque la fin de l’album et de cette trajectoire, il s’agirait d’une ballade inspirée de John Lennon. Matt Shultz aurait débarqué en studio, l’aurait chanté affalé sur un divan avant de repartir aussitôt, abandonnant le reste de son groupe à deux semaines d’enregistrer la totalité de l’album. Mais tout est bien qui finit bien.

Le 23 janvier dernier, Cage the Elephant a encore frappé fort, en proposant une nouvelle version de son titre Broken Boy, où figure l’un des plus grands maîtres du rock, l’animal Iggy Pop. Avec sa voix de crooner et son énergie dévastatrice (rappelons que l’Iguane a 72 ans), il complète parfaitement la personnalité de Matt Shultz. Ensemble, les deux enfants terribles du rock proposent une version presque supérieure à l’originale, qui décrasse les oreilles. S’il y a peu de chance qu’Iggy Pop suive le groupe sur les planches de l’Olympia, pas de doute que le groupe saura nous proposer sur scène des variantes tout aussi surprenantes, ainsi que quelques-uns de leurs tubes emblématiques. On pense à Ain’t No Rest for the Wicked, qui apparaît sur leur album éponyme sorti en 2008.

Cage The Elephant à l’ Olympia. 28, boulevard des Capucines (9e ). Tél.: 0 892 68 33 68. Dates: 24 fév. à 19 h. Places: de 40 € à 51 €.

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