Adriano Trevisan, un maçon retraité de 78 ans, a succombé au coronavirus en Italie, au bout d’une dizaine de jours d’hospitalisation.
Pour la première fois depuis le début de l’épidémie de Covid-19, un Européen infecté par le coronavirus est décédé vendredi soir en Italie, alors que le nombre de nouvelles contaminations chutait en Chine mais doublait presque en Corée du Sud.
Adriano Trevisan, maçon retraité de 78 ans, a succombé en Vénétie, dans le nord de l’Italie, au bout d’une dizaine de jours d’hospitalisation pour une autre maladie que le Covid-19, selon le ministre italien de la Santé, Roberto Speranza. Après son hospitalisation, il avait été testé positif au coronavirus.
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L’annonce de sa mort s’est faite dans la foulée d’un vent de panique en Italie : une quinzaine de malades ont été répertoriés, portant à vingt le nombre total dans le pays, le plus touché en Europe. Les autorités ont alors fermé les lieux publics dans onze villes du nord de l’Italie. Le Premier ministre Giuseppe Conte, interrogé à Bruxelles par la presse italienne, s’est voulu rassurant en soulignant que l’Italie « applique un très haut niveau de précaution ».
La première personne morte en Europe après avoir été infectée par cette épidémie, apparue en décembre à Wuhan, était un touriste chinois, originaire de la province du Hubei, dont Wuhan est la capitale. Arrivé en France le 23 janvier, cet homme de 80 ans avait péri à Paris le 14 février. Ce décès était alors « le premier hors d’Asie, le premier en Europe », comme l’avait souligné la ministre française de la Santé, Agnès Buzyn.
Difficulté à contenir l’épidémie
Si la crainte saisit un peu plus l’Europe, c’est aussi parce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiète de la difficulté à contenir l’expansion de l’épidémie. Le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a tiré la sonnette d’alarme vendredi à Genève : « Au moment où nous parlons, nous sommes encore dans une phase où il est possible de contenir l’épidémie ». Mais la « fenêtre de tir se rétrécit », a-t-il averti, déplorant le manque de soutien financier international.
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Il faut dire que les foyers de la maladie ont continué d’essaimer, avec vendredi un premier cas confirmé au Liban et en Israël, et deux morts supplémentaires en Iran (quatre au total). En Corée du Sud, un deuxième mort a été déploré ce samedi, et le nombre d’infections a bondi pour la deuxième journée consécutive, passant à un total de 346 avec 142 nouveaux cas répertoriés, selon le bilan annoncé ce samedi matin par les autorités sanitaires sud-coréennes.
Parmi ces nouveaux 142 cas, 92 sont liés à un hôpital de Cheongdo, dans le sud du pays, où s’était effectué il y a trois semaines un acte religieux d’une secte chrétienne, l’Église de Shincheonji de Jésus. Au total, plus de 150 membres de cette secte chrétienne ont été contaminées. La première de ces personnes à l’avoir été est une femme de 61 ans, qui ignorait avoir contracté la pneumonie virale et aurait transmis le virus, notamment en assistant à des offices religieux.
Ralentissement en Chine
En Chine continentale en revanche, pays de très loin le plus meurtri par la pneumonie virale, l’heure est au ralentissement. Les autorités sanitaires ont annoncé samedi matin 109 nouveaux décès, contre 118 la veille, pour un total national de 2345. Le chiffre quotidien des nouveaux cas de contamination au coronavirus en Chine est en plus forte baisse encore, avec 397 nouveaux cas contre près de 900 vendredi.
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Cette baisse intervient après que les responsables du Hubei ont reçu instruction de réviser certains de leurs chiffres de ces derniers jours pour dissiper des « doutes » sur les données concernant l’évolution de la maladie. Il s’agit de la dernière modification en date de la méthode de comptage après plusieurs autres, ce qui complique quelque peu le suivi de l’épidémie.
Officiellement, le nombre des contaminations sur l’ensemble de la Chine continentale (hors Hong Kong et Macao) est de plus de 76 000. En dehors de la Chine continentale et des deux cas en Europe, douze décès ont été recensés : 4 en Iran, 2 à Hong Kong, 2 en Corée du Sud, 2 à bord du paquebot Diamond Princess placé en quarantaine au Japon, et une personne dans trois autres pays asiatiques (Japon, Philippines et Taïwan). Un peu plus de 1300 contaminations ont par ailleurs été recensées dans le monde en dehors de la Chine continentale.