Chirac-Madonna, les dessous d’une rencontre bien culottée


Le 28 août 1987, 100.000 spectateurs se pressent sur la pelouse du Parc de Sceaux. Ils attendent fiévreux la grande star du moment, Louise Ciccone, connue mondialement sous son nom de scène, Madonna. La présence de la chanteuse à Paris remue toute la France depuis quelques jours. Jacques Chirac, alors premier ministre, a confessé par l’intermédiaire de sa fille Claude, une fan de la Madone, dans une grande interview à Paris Match, qu’il était lui aussi devenu un admirateur de son style musical endiablé.

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La madonnamania de Chirac

Cette conversion, inattendue, de l’homme politique fait couler beaucoup d’encre. Le Matin, un quotidien de sensibilité socialiste, se moque gentiment de Chirac en titrant ainsi l’un de ses papiers d’humeur: «Rocking Jacques». Il ne voit dans cette madonnamania chiraquienne qu’une habile manœuvre pour s’attirer les faveurs d’une jeunesse peu séduite, à l’époque, par le leader gaulliste.

Il faut dire que le passage de la chanteuse américaine a été savamment orchestré. Quelques heures avant son concert à Sceaux, elle rencontre Jacques Chirac dans les salons de l’Hôtel de ville de Paris. Line Renaud est la grande ordonnatrice de cette réunion au sommet. La Madone ne vient pas les mains vides. Un chèque de 500.000 francs, partie de la recette escomptée de son tour de chant parisien, est remis à la présidente de l’association des artistes contre le SIDA, qui n’est autre… que Line Renaud. Le premier ministre est extatique, la diva américaine aussi. Une photo de leur embrassade immortalisera ce moment.

Un lancer de petites culottes

Le soir, la nouvelle favorite de Matignon, s’exhibera comme jamais. Le show rend hystérique la foule de ses admirateurs. En guise d’apothéose, un feu d’artifice scandaleux qui prend la forme d’un lancer de culottes rouges. La presse nationale et internationale en fera des gorges chaudes. Dans la cohue indescriptible du concert, d’aucuns se demandent s’il s’agit de ses jarretières ou de sa propre lingerie que la sulfureuse diva choisit toujours avec soin. Des interprétations ubuesques voient le jour. Est-ce une déclaration d’amour à la France et à son premier ministre?

L’histoire plus prosaïque retiendra surtout le formidable coup médiatique réussi par la chanteuse et le chef du gouvernement. Jack Lang déclara un peu amer: «À quand M.Chirac avec des bottes et des boucles d’oreilles?».

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Chirac et Madonna, un reportage d’actualités en 1987

Chirac et Madonna, en présence de Line Renaud, quelques images de leur rencontre

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