Primaire démocrate : Michael Bloomberg attaqué par ses rivaux pour son premier débat


Le milliardaire a été pris pour cible par ses concurrents lors d’un débat à Las Vegas. Certains l’accusent d' »acheter » sa place dans la campagne grâce à sa fortune.

Critiqué pour sa fortune et sommé d’expliquer des pans embarrassants de son passé, le milliardaire prétendant à la Maison Blanche Michael Bloomberg a peiné à répondre, mercredi, à un barrage d’attaques virulentes lors d’un débat démocrate au ton acrimonieux. Avec plusieurs rivaux qui jouaient leur survie dans la course, ce débat à six candidats – le premier auquel participait Michael Bloomberg – a pris une intensité rare à Las Vegas, dans le Nevada, où sera organisé samedi le troisième vote des primaires démocrates. 

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« J’aimerais parler de notre adversaire. Un milliardaire qui traite les femmes de grosses nanas et de lesbiennes à tête de cheval. Et non je ne parle pas de Donald Trump. Je parle de Michael Bloomberg », a lancé la sénatrice progressiste Elizabeth Warren. Elle l’a dans la foulée accusé d’avoir « soutenu des politiques racistes », en référence notamment aux interpellations et fouilles arbitraires (« stop-and-frisk »), accusées d’avoir suscité une explosion des contrôles au faciès à New York lorsqu’il était maire de la ville. Michael Bloomberg a également dû se justifier sur des accusations de sexisme émanant d’ex-employées. 

En retrait et balbutiant

Face à ces attaques reprises par d’autres sur le plateau, Michael Bloomberg, 78 ans, a cherché à se présenter en démocrate le plus apte à gagner la présidentielle du 3 novembre. « Qui peut battre Donald Trump ? Et qui peut faire le travail s’il arrive à la Maison Blanche ? Je dirais que je suis le candidat qui peut faire ces deux choses », a affirmé Michael Bloomberg. 

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« Les démocrates prennent un énorme risque si on ne fait que remplacer un milliardaire arrogant par un autre », a au contraire lancé Elizabeth Warren, 70 ans. N’ayant pas affronté de débat depuis plus d’une décennie, Michael Bloomberg a parfois semblé en retrait, balbutiant, passant d’un ton hésitant à des accents plus fermes. Il s’est présenté en ancien élu capable de gouverner et en généreux philanthrope. Il est apparu trop ferme, parfois, au goût du public. 

Neuvième homme le plus riche du monde en 2019 selon Forbes, avec quelque 60 milliards de dollars, Michael Bloomberg se présente en candidat capable de rassembler au centre. Entré très tard en campagne, en novembre, le patron de l’agence de presse Bloomberg finance sa candidature à coup de centaines de millions de dollars tirés de ses fonds personnels. 

Accusé d’avoir « acheté » sa place

Il a opté pour une stratégie rarissime dans l’histoire des primaires américaines : faire l’impasse sur les quatre premiers États qui votent en février. Il n’entrera donc dans la course que lors du « Super Tuesday » du 3 mars, lorsque 14 autres États voteront. Et sans s’être encore présenté à une seule primaire, il a grimpé jusqu’à la troisième place des sondages nationaux. Ce qui pousse ses rivaux à l’accuser d’avoir « acheté » sa place dans la campagne présidentielle. 

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« Mike Bloomberg possède une plus grande fortune que les 125 millions d’Américains » les moins riches, a dénoncé Bernie Sanders, 78 ans. « C’est immoral ». « J’ai gagné beaucoup d’argent et je donnerai tout pour améliorer ce pays », a rétorqué Michaeel Bloomberg. Fort d’excellents résultats dans les deux premiers États qui ont voté, l’Iowa et le New Hampshire, Bernie Sanders a désormais largement détrôné l’ancien vice-président modéré Joe Biden du sommet des sondages pour l’investiture démocrate. 

Ce dernier doit absolument faire un bon résultat samedi dans le Nevada pour rester en selle. Sous pression, il a offert mercredi une bonne performance lors du débat, mais sans faire d’étincelles. Également en perte de vitesse, Elizabeth Warren est elle clairement passée à l’offensive, éreintant non seulement le milliardaire mais aussi deux candidats modérés qui, le vent en poupe, menacent sa candidature : l’ex-maire de South Bend Pete Buttigieg et la sénatrice Amy Klobuchar. 

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