la quarantaine lui va si bien


Il est loin le temps où Max Boublil enchaînait les hits sur YouTube. Des chansons orientées «sexe» pour la plupart, qui avaient façonné un premier spectacle, Le One man musical, joué entre 2010 et 2011. Depuis, c’est sur grand (et petit) écran que l’humoriste s’est principalement illustré: Les Gamins, Robin des Bois, et plus récemment Play et Selfie. Autant de rôles qui lui ont permis de prendre du recul pour mieux revenir sur scène en ce début d’année.

Dans son show sobrement intitulé Nouveau Spectacle, Max Boublil raconte avec moults détails sa nouvelle vie. Aujourd’hui âgé de 40 ans, papa de deux filles et bobo parisien sur les bords, il livre une prestation plus mordante qu’à l’accoutumée. Il le dit lui-même en tout début de spectacle, il ne veut plus de cette étiquette de «gentil». Il sait aussi être «bête et méchant». Et le prouve

Après avoir demandé une «musique de son âge» à la régie, c’est sur les notes de Smells Like Teen Spirit de Nirvana que Max fait son entrée en jean, t-shirt, basket. On comprend vit où il nous emmène quand il évoque son âge et annonce qu’il a désormais dans son téléphone plus de numéros de «médecins que de plans cul».

Max Boublil sur la scène de L’Européen. ANTHONY MARCO

«Je suis tellement calé sur les maladies que je peux vous donner le nom de n’importe quel médicament», lance-t-il en mettant la salle au défi de le coincer. «Angine?», demande un spectateur. «Virale ou bactérienne?, rétorque-t-il du tac au tac. Paracétamol pour l’une, amoxicilline pour l’autre!» Max Boublil a vieilli? Son public est lui aussi plus mature ; il n’a en tout cas plus rien à voir avec la horde d’adolescents qui remplissait autrefois les salles pour chanter à tue-tête ChatRoulette, J’aime les moches et autres succès du comique. Au théâtre de l’Européen, le 13 février, on trouve beaucoup d’adultes, pas mal de parents avec leurs enfants mais aussi quelques personnes plus âgées qu’il n’hésite pas à chambrer.

Papa poule

À 40 ans, Max Boublil se sent «mûr» à l’intérieur, plus sage et responsable. Mais l’«emballage», lui, en a pris un coup. «Quand j’avais vingt ans, je mélangeais tous les alcools. Aujourd’hui quand je bois deux verres de vin naturel…».
S’il y a bien une chose qui le rend heureux à présent, c’est la parentalité. C’est une source d’inspiration sans limites. Des parents d’élèves de l’école privée catholique où il a inscrit ses filles aux psychologues qui diagnostiquent des burn-out aux enfants de cinq ans, tout y passe. L’humoriste évoque par exemple la jalousie qu’il éprouve envers sa fille de sept ans. «Quand on lui organise un goûter d’anniversaire, ils sont au moins quinze à venir. Moi à l’époque on était quatre, dont mes parents.» Les goûters d’anniversaire modernes sont aussi une bénédiction pour les parents: «Merci beaucoup, trois mois qu’on attendait un créneau pour faire l’amour».

Quand on lui organise un goûter d’anniversaire, ils sont au moins quinze à venir. Moi à l’époque on était quatre, dont mes parents

Max Boublil sur sa fille.

Max Boublil parvient à aborder des sujets plus sérieux comme la politique et la religion. Il exprime son «dégoût» pour les Insoumis qu’il assimile à des zadistes et salue les électeurs d’extrême droite d’un «Wilkommen» bien placé. «Jeune juif gesticulant» par son père, catholique par sa mère, il développe les bons – et les mauvais – traits hérités de chaque côté, exploitant certes les clichés, mais de manière adroite et juste. «Ma partie juive m’a appris à me méfier, à penser à moi. Ma partie chrétienne m’a appris à dénoncer mon côté juif».
L’originalité de ces sujets maintes fois abordés pourrait laisser de marbre, mais les vannes font mouche à tous les coups auprès des spectateurs enchantés. La sympathie naturelle et le sourire communicatif de Max Boublil n’y sont pas pour rien.

Nouveau Spectacle, jusqu’au 28 mars à au Théâtre de L’Européen, 5 rue Biot 75017 Paris, Places: 29 euros

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