Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur, est mort à l’âge de 99 ans


Le fondateur de l’hebdomadaire est mort à 99 ans. Grande conscience de gauche, il a signé l’éditorial du journal jusqu’à un âge très avancé.

Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur devenu l’Obs, est décédé à 99 ans « après une longue vie de passion, d’engagement et de création », a annoncé ce jeudi l’hebdomadaire sur son site internet. Grande conscience de gauche, Jean Daniel avait fondé en 1964 avec Claude Perdriel Le Nouvel Observateur, dont il a été le directeur de la publication jusqu’en 2008. 

« Le plus prestigieux journaliste français s’est éteint. Il fut à la fois un témoin, un acteur et une conscience de ce monde », écrit L’Obs. Né le 21 juillet 1920 à Blida, en Algérie, Jean Daniel, né Bensaïd, a écrit son premier article dans L’Express en 1954 pour qui il couvre la guerre d’Algérie. Grande conscience de gauche, Jean Daniel a vécu en osmose avec Le Nouvel Observateur, qu’il a fondé en 1964 avec Claude Perdriel et qu’il a longtemps dirigé, exemple rare de longévité dans la presse française. 

Plume redoutée et brillante

Jusqu’à un âge très avancé, cette plume redoutée et brillante aura signé l’éditorial de l’hebdomadaire, rebaptisé L’Obs en 2014 et alors cédé au groupe Le Monde. Avec son profil d’aigle, il n’avait rien perdu de sa belle allure même si sa figure de « commandeur » et son narcissisme ont pu parfois agacer.  

Jean Daniel, que l’historien Pierre Nora a qualifié de « dernière figure du journalisme inspiré », a rencontré tous les grands de ce monde.  

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En 1963, c’est en plein déjeuner, à Cuba, avec Fidel Castro qu’il apprend la mort de John F. Kennedy, avec lequel il vient d’avoir un entretien. « Kennedy était un ennemi auquel on s’était habitué. C’est une affaire très grave », lui dit le « Lider maximo ». 

Ami de Mendès-France et de Mitterrand

Il a été l’ami de Pierre Mendès-France, Michel Foucault, François Mitterrand, avec lequel il eut, comme tant d’autres, des relations compliquées, ou Albert Camus, en dépit de leur désaccord sur le dossier algérien. 

Également écrivain et essayiste, il a signé une trentaine de livres, depuis L’erreur, roman paru en 1952 salué par Camus, à Mitterrand l’insaisissable en 2016. Ses OEuvres autobiographiques (cinq ouvrages) ont été rassemblées en 2002 en un seul volume de 1700 pages. 


En guise de bilan professionnel et intellectuel, Jean Daniel, qui fut membre du conseil supérieur de l’Agence France-Presse, se félicitait d’avoir « entrepris de ‘dé-marxiser’ la gauche avec des principes de gauche ». En 2016, ce « pessimiste émerveillé », selon ses mots, assurait : « pour moi, le repos c’est la mort ». Il avait alors 96 ans. 

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