Le magazine de TF1 a grimé un témoin en noir lors de sa dernière émission. Harry Roselmack assure que l’objectif était de « préserver l’anonymat » de cette personne.
« Sept à huit » se défend. Le magazine de TF1, accusé sur les réseaux sociaux de « blackface » pour avoir grimé un témoin en noir, a expliqué lundi avoir voulu « préserver l’intérêt » de cette personne. Son animateur Harry Roselmack s’est ainsi fendu d’une longue tribune pour répondre à la polémique.
Dans son édition de dimanche, le magazine a fait témoigner dans son « Portrait de la semaine » une jeune fille victime de viol et ancienne prostituée, qui parle de son parcours dans un livre coécrit avec son père, Papa, viens me chercher.
« Protéger l’anonymat du témoin »
Plusieurs internautes se sont émus du fait qu’au lieu d’être floutée, la jeune fille avait été maquillée en noir et coiffée d’une perruque afro, un procédé qualifié de « blackface » (représentation caricaturale d’une personne noire).
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« La priorité de la production a été de préserver et protéger l’anonymat du témoin. 7 à 8 ne floute jamais la partie portrait de l’émission. Personne ne peut dire aujourd’hui quelle est l’origine de cette personne et c’est ce qui importait à la production », explique le producteur Elephant & Cie dans une déclaration, se défendant d’une « quelconque forme de dénigrement ».
Harry Roselmack récuse tout « blackface »
« Nous ne sommes pas dans une démarche d’agrément, de divertissement, de moquerie, de stigmatisation. C’est un maquillage destiné à préserver au mieux l’anonymat d’une personne mineure qui témoigne d’un vécu qui pourrait lui porter préjudice (…). Nous ne sommes donc pas dans une démarche constitutive d’un blackface », écrit de son côté Harry Roselmack dans une tribune transmise à l’AFP.
Il souligne qu’il est arrivé à la production de « valider le maquillage inverse : éclaircir une femme noire pour lui permettre de témoigner » et regrette que « le vrai débat de fond, le débat de société porté par le témoignage courageux de cette adolescente et de son père passe au second plan ».
« Le fait que la communauté noire puisse relever et répondre publiquement à ce qu’elle considère comme un manque de considération public est une bonne chose », poursuit-il. Mais sachons faire les bons choix pour mener les bons combats ».