Retraites : la « conférence de financement » démarre ses travaux ce mardi


Les partenaires sociaux ont pour mission de trouver un moyen de ramener à l’équilibre le système de retraite d’ici à 2027. La CFDT veut une alternative à l’âge pivot.

Installée fin janvier par Édouard Philippe, la « conférence de financement » chargée de ramener à l’équilibre le système de retraite d’ici à 2027 démarre ses travaux mardi. Les partenaires sociaux devraient se réunir six fois d’ici à avril. 

Les organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFDT, Unsa) et patronales (Medef, CPME, U2P, FNSEA) sont conviées à deux groupes de travail qui débuteront respectivement ce mardi et jeudi à 9h30 au ministère des Solidarités à Paris. Le premier devra plancher sur les moyens de résorber, à court terme, le déficit attendu à « 12 milliards d’euros par an en 2027 », selon Édouard Philippe, le second portant sur le pilotage financier du futur système universel par points. 

LIRE AUSSI >> Réforme des retraites : trois questions sur la conférence de financement 

Cette « conférence », initialement suggérée par la CFDT, doit permettre aux partenaires sociaux de présenter des mesures alternatives à l’âge pivot, en dessous duquel il n’est pas possible de partir avec une retraite à taux plein, mais sans toucher au niveau des pensions ou au coût du travail.  

« Il nous faut un diagnostic partagé »

Mais « avant de parler de cocktails de mesures, il nous faut un diagnostic partagé », a prévenu le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, dans un entretien au Journal du dimanche. « Nous avons demandé plusieurs chiffrages pour évaluer la réalité du déséquilibre à court terme et le coût des nouvelles dispositions », a-t-il précisé.  

Selon des documents envoyés aux partenaires sociaux, si rien n’est fait, le déficit cumulé entre 2018 et 2030 pourrait atteindre 113 milliards d’euros. Ce calcul a été fait sur la base du rapport du Conseil d’orientation des retraites (Cor), rendu en novembre, qui avait estimé entre 7,9 milliards et 17,2 milliards d’euros le déficit du système de retraite en 2025. 

LIRE AUSSI >> Réforme des retraites: ce qui va changer pour vous en 13 questions 

« S’il y a une insuffisance de recettes en raison d’un désengagement de l’État, est-ce aux travailleurs de payer ? Non », a ajouté Laurent Berger, alors que les baisses d’effectifs et faibles hausses de salaires prévues pour les fonctionnaires entraînent une baisse de ressources pour les retraites.  

« Il faut que l’État paye ses dettes », a abondé la négociatrice CFTC, Pascale Coton, en référence aux « allègements de cotisations » sociales non compensés par l’État. Puiser dans le fonds des réserves de retraites, relever le plafond de revenus soumis à cotisations… Diverses pistes doivent être étudiées. 

Ordonnance afin « d’atteindre l’équilibre financier »

Opposé à la réforme dans son principe même, le secrétaire général de FO Yves Veyrier a expliqué que son syndicat se rendrait aux groupes de travail « pour surveiller ce qui se dit et ce qui s’y fait parce que nous n’avons pas l’intention que des dispositifs sociaux soient spoliés, détournés, pour combler telle ou telle cotisation retraite ».  

Des séances de travail sont programmées les 10, 12, 24 et 25 mars, en vue d’une séance plénière début avril et avant remise d’un document final fin avril. Édouard Philippe a assuré que si la « conférence » débouchait sur un compromis, il « ferait siennes ces propositions ». 

LIRE AUSSI >> Retraites : quelle désinvolture ! 

Le projet de loi de réforme des retraites, en cours d’examen au Parlement, prévoit que le gouvernement prenne, dans les trois mois suivant le vote du texte, une ordonnance afin « d’atteindre l’équilibre financier » en 2027. En l’état actuel, la réforme des retraites qui est débattue n’a que peu d’impact sur le déficit projeté à horizon 2027, est-il précisé dans le document de travail remis aux syndicats. 

À horizon 2030, l’impact du système universel par points entraînerait une hausse de 330 millions d’euros de dépenses, liées à l’amélioration des minima de pension et à des mesures sur la retraite progressive, et à un gain de 900 millions de recettes, dues essentiellement à la hausse des cotisations sociales pour certaines catégories, est-il calculé. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*