Satantango: lamento hongrois


Béla Tarr est «l’un des artistes les plus audacieux du cinéma», selon Martin Scorsese. La preuve avec la version restaurée en 4K de son film de sept heures et demie.

Dans Satantango, le cinéaste hongrois, Béla Tarr, filme des «âmes perdues», habitant une ferme collective tombée en déshérence après la chute du communisme.
Dans Satantango, le cinéaste hongrois, Béla Tarr, filme des «âmes perdues», habitant une ferme collective tombée en déshérence après la chute du communisme. Carlotta Films

La pluie n’en finit plus de détremper la terre, de noyer les vitres. On regarde interminablement les lents mouvements des vaches, une cour de ferme déserte, les murs délabrés assortis à la grisaille d’un paysage ingrat. À l’intérieur, les gens sont tristes et inquiets.

Trivialité d’une étreinte adultère furtive, âpreté mutique des rapports entre les hommes. Il y a des danses et des tempêtes. On entend des cloches, de l’accordéon. On est chez Béla Tarr. Dans Satantango, le cinéaste hongrois filme en 7h30, dans de longs plans en noir et blanc qui durent parfois dix minutes, ces «âmes perdues», habitant une ferme collective tombée en déshérence après la chute du communisme. Ennuyeux? Non, étrangement hypnotique. «J’aime la continuité, dit-il, parce qu’elle crée une tension particulière. On est beaucoup plus concentré qu’avec une succession de plans courts.»

Une expérience artistique unique

À l’origine, Béla Tarr, né en 1955, ne voulait pas spécialement devenir réalisateur, mais avant tout montrer la vie. Sa caméra va du plan

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