«Convoqué chez la juge, c’est pas grave ; Elle a reconnu ma tête, c’est pas grave ; Je vais finir au placard, c’est pas grave», rappait Sadek en 2013. Cette fois, la fiction a rattrapé la réalité et c’est grave. Mardi dans la nuit, le rappeur de 28 ans a sauvagement agressé le youtubeur Bassem Braïki, à l’aide de plusieurs personnes.
Tout s’est déroulé à Vénissieux, près de Lyon. Sadek, qui devait se produire en showcase dans une salle de Saint-Priest le 8 février à vu cette date être annulée en raison de risques d’attroupement. Le rappeur a estimé que Bassem Braïki, un streamer qui fait de la libre antenne sur YouTube, était à l’origine du remue-ménage et les deux se sont écharpés par messages interposés sur les réseaux sociaux. Le blogueur a par la suite invité le rappeur à venir s’expliquer de visu et a divulgué son adresse. Mais l’explication a tourné court. Sur une vidéo largement diffusée sur Internet ce matin, on pouvait voir Bassem Braïki se faire ruer de coups et lyncher jusqu’au sang à l’aide de battes de baseball et armes à plomb. Sur certaines vidéos, on entend l’un des agresseurs évoquer Neuilly-Plaisance, ville de Seine Saint-Denis d’où est originaire Sadek.
Il a également posté sur les réseaux sociaux une vidéo tournée, semble-t-il, après l’agression. On y voit Sadek, les mains ensanglantées, chanter «Eh oh, on rentre du boulot», visiblement très fier de son coup.
Des faits que Sadek a reconnu plus tard dans une autre vidéo. «Je ne suis pas fier de moi. J’ai cédé comme un imbécile à la violence et à la haine parce qu’au bout d’un moment je ne supportais plus les menaces avec des armes. (…) Je vais payer pour ça et j’en suis totalement conscient. Ce qu’il va m’arriver c’est bien fait pour moi. Ne prenez pas ça en exemple», a-t-il déclaré, assurant qu’il avait essayé de porter plainte «comme un bon citoyen», sans succès. «J’espère que cette histoire servira d’exemple à tout le monde. J’espère que Bassem se remettra en question et qu’il réfléchira», a-t-il ajouté.
Après avoir agressé un blogueur, Sadek se justifie sur Twitter – Regarder sur Figaro Live
Bassem dans un état stable selon son frère
«Par instinct de survie, il a réussi à monter chez lui, où ma mère l’a récupéré et appelé les pompiers», a déclaré Bayrem Braïki, frère de la victime et élu PCF à Vénissieux, dans un communiqué relayé par Le Progrès.
«Heureusement, mon frère va mieux, son état n’est plus critique», a ainsi rassuré Bayrem qui a appelé au calme contre les menaces de représailles. «Et en plus de messages de soutien à ma famille, on voit fleurir des appels à la violence et la vengeance. Que ce soit clair, notre famille ne veut pas de ça! Nous sommes des victimes et nous voulons réparations, mais par la justice. Qu’elle fasse son travail sereinement», a-t-il demandé. Une enquête en flagrance a été ouverte pour violence avec arme et en réunion par le parquet de Lyon pour violence avec arme et en réunion.
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