la banque en ligne N26 part du Royaume-Uni


Clap de fin pour les opérations au Royaume-Uni de N26, la jeune banque digitale allemande. Ce mardi, la «licorne» valorisée plus de 2,7 milliards de dollars après seulement sept ans d’existence a annoncé qu’elle allait se retirer du marché britannique et fermer tous les comptes de ses clients là-bas dans les mois à venir. Une décision justifiée par un changement de taille : le Brexit.

«Nous ne pourrons plus opérer normalement au Royaume-Uni avec notre licence bancaire européenne», se sont justifiés les cofondateurs de l’entreprise dans un communiqué. En conséquence, N26 va clôturer tous ses comptes dans le pays le 15 avril 2020. Les cofondateurs de la banque remercient par ailleurs leurs clients britanniques, et ajoutent vouloir déployer leurs efforts vers d’autres marchés, comme les États-Unis, où ils perçoivent un «potentiel énorme». «Nous continuerons naturellement de nous concentrer sur notre croissance dans l’Union européenne», précisent-ils.

Dans le détail, «les clients recevront sous peu un avis de résiliation officiel», explique le groupe, et leur argent continuera à être protégé comme avant. Pour autant, les utilisateurs doivent retirer leurs économies ou les transférer sur un autre compte bancaire avant la date limite. Une fois celle-ci passée, l’argent sera toujours accessible, mais les retardataires devront passer par une page internet particulière pour le récupérer.

La préparation délicate aux éventualités du Brexit

N26 présentait pourtant un bilan positif au Royaume-Uni, où elle avait débarqué en octobre 2018 : l’an dernier, elle avait déclaré qu’elle gagnait un millier de clients chaque jour dans ce pays porteur. La concurrence sur place a toutefois pu limiter son développement, et le Brexit a pu être le coup de grâce : sur Twitter, un représentant du service clients de la banque a précisé que le départ effectif de l’Union européenne était «un facteur» dans la décision de N26. «Nous avons examiné en profondeur nos opérations au Royaume-Uni, et nous ne pensons pas que nous pouvons continuer sur le marché dans ces circonstances», a-t-il ensuite ajouté.

La banque pourrait demander une licence bancaire britannique pour poursuivre son activité outre-Manche, mais «cela [l’obligerait] à prendre des mesures réglementaires complexes et à modifier [son] produit», explique-t-elle. Une procédure qui entraînerait des «coûts opérationnels et financiers significatifs».

En face, son concurrent britannique Revolut précise sur son site que «rien ne change pour l’instant», jusqu’à la fin de la période de transition du Brexit, fin 2020. «Nous pouvons continuer à servir nos clients européens en «passeportant» notre licence britannique dans l’Espace économique européen», explique la banque. L’entreprise, qui a obtenu une licence bancaire européenne de l’autorité de supervision lituanienne en 2018, se dit «prête pour n’importe quelle éventualité». En prévision de l’après-Brexit, Revolut va demander une licence bancaire au Royaume-Uni, pour pouvoir continuer son activité sur le sol britannique.

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