Deux députées déposent un rapport pour les rendre moins « génératrices d’angoisses et de souffrances »


Bénédicte Taurine, députée LFI de l’Ariège, est l’une des deux autrices du rapport. (archives) — NICOLAS MESSYASZ/SIPA

« Déconstruire les tabous », rendre plus transparente la composition des protections périodiques et favoriser leur distribution gratuite aux femmes en situation de précarité : un rapport parlementaire rendu public mardi formule 47 recommandations pour que les
règles soient moins « génératrices d’angoisses et de souffrances » pour les femmes. Ce sujet n’a « rien d’anecdotique » sur les plans sanitaires comme économique, affirment les deux autrices de ce rapport, adopté par la délégation aux droits des femmes de
l’Assemblée nationale.

Laëtitia Romeiro Dias (LREM) et Bénédicte Taurine (LFI) s’y disent convaincues que « la prise en charge insuffisante de la question des menstruations contribue à perpétuer les inégalités entre les femmes et les hommes ». Déplorant une « connaissance insuffisante » des filles et des femmes sur ce sujet, notamment concernant la « diversité des produits de protection », les « précautions d’usage et d’hygiène » ou les « risques sanitaires », les députées préconisent que le cycle menstruel soit systématiquement abordé dès la classe de 6e, et qu’un site internet public soit créé pour délivrer des « informations ludiques et accessibles ».

Informer mieux et plus tôt

« Informer au plus tôt c’est le mieux, dans un premier temps en décorrélant cette question de l’éducation à la sexualité », a indiqué Laetitia Romeiro Dias. « Il n’est pas rare que les filles aient leurs premières règles en CM2, alors que souvent on ne leur en parle qu’en classe de 4e », a ajouté la députée, pour qui « il faut en parler aussi aux garçons, qui deviendront des pères et devront pouvoir répondre aux questions de leurs filles ».

A cause du risque de « choc toxique » induit par l’usage de certaines protections périodiques, les fabricants devraient être tenus de mentionner sur les emballages la présence éventuelle de traces de substances toxiques. Un « pictogramme clair » devrait également informer les utilisatrices que les protections internes – tampons et coupes – ne doivent pas être utilisées trop longtemps, et notamment pas la nuit. 

Pour remédier au problème de la « précarité menstruelle », elles proposent l’installation de distributeurs de protections menstruelles dans certains lieux publics, auxquels les femmes sans domicile pourraient avoir accès grâce à des cartes prépayées. Les collégiennes, lycéennes et étudiantes devraient également pouvoir accéder à des protections gratuites dans leurs établissements. Enfin les rapporteuses recommandent de renforcer la formation des médecins généralistes et des gynécologues concernant l’endométriose, une pathologie entraînant des règles très douloureuses, et dont le diagnostic est souvent tardif.

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