Des sites sacrés amérindiens détruits à l’explosif pour bâtir le mur avec le Mexique


Une pancarte pro-Trump en faveur de la construction du mur à la frontière américano-mexicaine. — David McNew/Getty Images/AFP

Le ministère de la Défense américain a autorisé le dynamitage de certaines parties de la réserve de l’Organ Pipe Cactus, dans l’Arizona, pour construire le mur entre les États-Unis et le Mexique. Des lieux sacrés de la communauté amérindienne figurent parmi les sites visés par ces « destructions contrôlées », alertent des activistes et un élu de l’État. Un cimetière où la tribu Tohono O’odham a enterré les membres de peuplades ennemies est ainsi menacé, indique le Washington Post.

Les explosions programmées ont commencé cette semaine à Monument Hill, une des zones de la réserve. Les autorités ont indiqué qu’elles continueront sporadiquement pendant tout le mois de février. « L’endroit qu’ils ont dynamité l’autre jour, à Monument Hill, est le lieu de sépulture de guerriers apaches (…) La tribu O’odham les a enterrés à Monument Hill en signe de respect », explique le représentant démocrate de la circonscription Raúl M. Grijalva, dans une vidéo mise en ligne ce dimanche sur Twitter.

Le gouvernement est passé outre les réglementations

Raúl M. Grijalva évoque un « mur raciste ». Il regrette par ailleurs l’absence d’échanges autour du projet. « La tribu n’a absolument pas été consultée », assure l’élu à CBS News. « Cette administration bafoue l’histoire de la tribu et, soyons francs, de ses propres ancêtres », ajoute-t-il. En septembre dernier, le Washington Post avait relayé un document officiel du service des parcs nationaux indiquant que 22 sites archéologiques étaient susceptibles d’être détruits par les travaux.

Des objets et des restes humains de plus de 10.000 ans avaient par ailleurs été retrouvés à Monument Hill avant le lancement des opérations. Le gouvernement a cependant eu la possibilité de passer outre les réglementations qui protègent le site en faisait jouer la loi REAL ID de 2005, valable si la sécurité nationale est en jeu. « Cette dispense a été utilisée 21 fois depuis 2005 », a constaté le représentant démocrate dans une lettre adressée en janvier dernier au Département de la Sécurité intérieure. « Dont 16 fois depuis deux ans et demi », précise-t-il.



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